« Les pinceaux » est un centre de formation en art-thérapie à Paris dans le XIVè. C’est un plan B pour moi donc j’ai été à la journée découverte pour voir. Je ferai bientôt un entretien avec un formateur pour compléter un processus d’admission le cas échéant.
Concernant la journée, voilà quelques notes qui résument ce que j’ai retenu de cette nouvelle expérience.
Nous étions 9 participants masqués évidemment, plus la formatrice art-thérapeute et artiste plasticienne.
Cette école est très axée sur le travail plastique et son potentiel d’expression dans l’approche thérapeutique. Cela exclut le travail corporelle ou l’expression théâtrale.
Nous avons commencé par un travail à l’argile : avec une petite quantité puis avec davantage de matière et enfin par un travail à deux. Ces trois temps m’ont permis de m’approprier ce matériau totalement inconnu pour moi. Quelques minutes de manipulation m’ont permis d’en ressentir à la fois la puissance et la délicatesse. Les empreintes laissées dans l’argile reflètent une énergie, une pensée et parfois une volonté figurative.
Je n’ai pas aimé mes productions toutes très maladroites mais le but n’était pas de faire beau donc pas de stress à ce stade, surtout le plaisir de découvrir et de se laisser aller au va et vient entre la main et le regard.
Le deuxième temps avec plus de matière m’a permis d’englober ma figurine de départ et de la placer dans un socle protecteur avec deux gardes de part et d’autres. Un autre type d’argile avait été sorti plus foncée et plus granuleuse, à cause du mélange terre argile. Je constate beaucoup de symétrie dans ma façon de manipuler.
Le troisième temps avec ma voisine Agathe consistait à co construire tout en restant dans l’expérience du toucher; c’était très ludique même si on a beaucoup trop parlé. Elle était dans la recherche de sens là où je ne voyais que de l’abstraction. Intéressant comme travail sur le lien …
Pause déjeuner avec sandwich pris en silence ; nous avons pu apprécier le bruit de la rue avec le camion nettoyeur fou qui a bien dû passer 6 fois dans la journée 🤨
Après l’argile, nous avons découvert une autre matière qui se prête bien au travail plastique : le rouleau de papier type caisse enregistreuse. Nous nous sommes jetés dessus pour réaliser des constructions et sculptures toutes les plus originales et surprenantes … sauf la mienne qui est restée banale… j’ai juste reproduit les fleurs en papier que je sais déjà faire… je n’ai pas réussi à me lâcher comme pour l’argile. Pourtant j’adore la matière et après avoir vu toutes les créations possibles, je vais m’y essayer avec la quantité de magazines que j’ai chez moi.
Le temps d’après a consisté à mélanger l’argile et le papier; là, très mal à l’aise avec l’exercice, sans doute à cause de la différence de matières, même si j’ai pu constater à nouveau combien les possibilités plastiques sont infinies. Je crois que j’ai découvert ce qu’on appelle le langage plastique avec ce travail sur les matières. C’est très complémentaire au dessin, à la peinture et à l’écriture ou encore au collage que je pratique maintenant régulièrement.
J’ai peu à peu lâché mon besoin de raconter pour me laisser absorber par la matière et les différents aspects qu’elle peut prendre et les effets que cela peut produire : momification par ici, tentacules par là, des larges volutes qui viennent reposer des froissements un peu terrifiants plus loin… le mixage des deux matières a permis un effet supplémentaire de contraste avec le blanc du papier et le noir de l’argile.
Nous avons ensuite pris un peu de recul sur nos créations avec des miroirs et des passe-partout qui permettent de donner un nouvel angle et peuvent faire émerger de nouvelles associations plastiquement et picturalement intéressantes.
En Résumé
J’ai beaucoup aimé cette journée qui s’est terminée par un entretien individuel sur notre ressenti. J’ai fait part de ma découverte sur le travail plastique qui m’a fait sortir de ma logique narrative pour entrer dans un travail de structuration dépourvue de tout objectif.
Je n’ai pas forcément vu le lien avec la dimension thérapeutique mais c’était voulu; il s’agissait d’expérimenter une pratique pour confirmer ou pas l’intérêt de rentrer dans ce type de formation. Mon intérêt est toujours aussi grand et faire un choix de cursus de formation n’est pas facile. Toutes présentent un intérêt et des contraintes, notamment financière. Je ferai bientôt un tableau récapitulatif des différentes formations en art-thérapie : art-thérapeute, médiateur artistique en relation d’aide ou autre dénomination…