Mon contexte

J’avance dans la partie « transmission » de ma formation en art-thérapie ; tout ce que j’ai appris et expérimenté sur moi pendant plusieurs mois, je le mets en application de manière bénévole sur des « gentils clients » qui veulent bien se prêter au « jeu », chez moi ou en institution/association.

Je dois donc décider et concevoir ce que je vais proposer à ces “gentils clients”, ce qui est nouveau pour moi par rapport à ce que j’ai connu du service clients en entreprise. La plus grande différence c’est le cadre ; il y a toujours un cadre, dès lors qu’on propose un service, mais celui d’une séance d’art-thérapie est primordial car il doit créer un espace sécurisé pour que l’intime puisse s’exprimer; il doit être incarné quant à la capacité d’être dans l’accueil inconditionnel de ce qui se joue dans l’instant présent, avec empathie et authenticité. On ne peut pas faire semblant. La responsabilité est humaine et plus seulement productive. J’apprends en expérimentant ; merci à tous les «gentils clients» qui m’aident à devenir meilleure, et à qui j’espère apporter des ouvertures créatives.

Quelle méthode j’utilise pour concevoir un atelier d’art-thérapie?

Je conçois des ateliers de Journal Créatif® en développement personnel ou des ateliers d’art-thérapie, qui intègrent le médium Journal créatif® ou pas.

Il s’agit avant tout de répondre à des questions qui m’aident à cerner le besoin et les priorités.

Quel est le public ? Quelle est la demande ? Quelles informations je peux rassembler sur le public : enfants, jeunes, femmes, hommes, séniors, personnes atteintes de maladies … ? Quelles informations je peux rassembler sur la problématique : confiance, estime de soi, vision, projet, blocage créatif, problèmes alimentaires … ?

Quel va être le fil rouge de mon atelier ou de ma séquence d’ateliers ? Ai-je un thème imposé ? Quelle est mon intention dans cet atelier ? Le fil rouge dans le fil rouge dans le cas d’un atelier faisant partie d’une séquence d’ateliers ? A quel moment se situe l’atelier ? Animation de groupe ou accompagnement individuel ? Chez moi ou dans un lieu public ? Quelle va être la durée ?

Je fais une carte mentale de tout ça pour avoir une vue d’ensemble du contexte de l’atelier, centrée sur la personne ou le groupe. Je dessine et j’illustre si possible avec des couleurs, des symboles et des dessins pour commencer à m’immerger dans le sujet. L’avantage de cette carte est qu’elle va pouvoir évoluer au fur et à mesure des séances, complétant ainsi le tableau de la personne ou du groupe.

Exemple pour un cycle de 5 séances dans mon atelier, axées sur la créativité et une recherche d’orientation pour une jeune étudiante de 20 ans.

Une fois que j’ai une bonne vision du contexte, je déroule chaque séquence en trois temps : réchauffement, plongée et fermeture. Je détaille chaque temps avec le matériel nécessaire, l’accompagnement verbal, les déclencheurs souvent empruntés aux 5 sens, le positionnement dans l’espace … j’ajuste en fonction du besoin et du contexte.

Que ce soit dans ma formation d’art-thérapie ou celle du Journal Créatif®, on retrouve ces 3 temps, parfois 4 avec la méthode développée par Jean-Marie Noubia , excellent formateur à l’ARTEC sur le groupe.

Là encore, j’utilise des dessins, de la couleur et de l’écriture synthétique pour trouver le fil; je dessine le fil rouge et je sens si des incohérences ou des ruptures se présentent.

Une fois que j’ai ma structure, je finalise avec un Mandala de synthèse. Je fais autant de parts que d’ateliers ou de séquences s’il n’y a qu’un atelier… j’adapte en fonction du niveau de détail dont j’ai besoin.

Voilà un Mandala finalisé pour une troisième rencontre d’un cycle d’ateliers de Journal créatif pour un groupe de 3 personnes – thème de l’alchimiste.

Comment je trouve mes idées pour concevoir un atelier d’art-thérapie ?

Les questions que je me pose en plus de toutes celles citées plus haut :

• Quel médium ai-je envie d’utiliser : peinture, crayons aquarellables, feutres, encres, pastels gras ou secs, bac de sable et figurines …?
• Sur quel support ? Grandes feuilles, blanches, noires, de couleurs, un cahier ?
• Qu’ai-je vu ou entendu récemment qui pourrait m’inspirer ? Une exposition, un artiste, un conte, un magazine, une discussion, un sujet d’actualité ? Une musique ?
• Quelle saison ? Quel événement fête-t-on en ce moment ?
• Ai-je un message à faire passer ?
• De quels matériels je dipose ? Des images, des mots découpés, des cahiers … du matériel que le client a apporté …

Tout ce qui peut contribuer à se donner des appuis pour construire son fil est important. Dans le déroulé de la séance, ces appuis vont me sécuriser pour laisser parler ma spontanéité et garder le lien avec le client.

Comment je me rassure avant de finaliser le projet d’atelier ?

Je fais des tests avec des personnes de mon entourage, des proches qui ne me jugeront pas ; je teste les séquences d’activité pour voir si le discours est fluide, si le fil est là, si le temps est adapté. Sans doute que par la suite, je n’aurai plus besoin de tout tester mais seulement les nouveautés.

Je suis supervisée par une art-thérapeute qui me donne son avis sur ma proposition; qui challenge les choix, le fil … parfois je reconsidère en simplifiant. J’ai tendance à vouloir trop mettre de contenu, pour prouver à je ne sais qui que j’ai de la matière, que je connais mon sujet… Mais j’ai appris qu’il vaut mieux laisser davantage de liberté pour que le processus créatif puisse se dérouler, avec du temps et prévoir des plans B pour ajuster si nécessaire.

Je parle avec d’autres personnes de ma formation où des personnes rencontrées en ligne en faisant mes recherches et qui ont fait des ateliers similaires.

Je répète l’intro pour moi à voix haute et les principales séquences, notamment les temps d’ancrage où j’ai encore des difficultés ; je me filme si besoin. Je me filme à chaque fois en réalité 🤪.

Et je me visualise heureuse dans l’atelier, avec aisance dans la séance.